Le premier épisode répond positivement à l'évaluation précédente : Michiko-la-femme-fatale-timbrée s'échappe de prison, braque une banque et fait une entrée fracassante pour sauver Hana, la petite fille réservée et maltraitée. Ensemble, elles s'enfuient pour aller à la recherche du père d'Hana. Tout suit le plan, la première dalle est posée avec un duo passion/raison qui va entraîner des situations comiques et extravagantes. 

Mais ensuite, la série décide de poser d'autres bases, et on commence à entrevoir quelles vont être les règles : la vida loca est en fait souvent plombée par la dure réalité de leur monde ; le duo enchaîne les clashs peu rigolos, entre règlements de compte et prises de responsabilité. Michiko s'y refuse, Hana (renommée Hatchin) s'en révolte et le lien entre les deux personnages est mis à mal plus d'une fois.

Michiko to Hatchin ne borne pas ses héroïnes et son univers trop rapidement et sait entretenir une part de mystère pour la suite. La narration sert d'ailleurs ce point : les intrigues de chaque épisode ne sont pas longuement expliquées, certaines séquences ne se comprenant que par le biais de détails implicites. Un effort d'attention est donc demandé au spectateur s'il ne veut pas finir parfois un épisode en se demandant "kikekoidontoù".On est d'autant plus surpris par cette retenue narrative que le rythme de la série est généralement posé, laissant la frénésie pour seulement quelques séquences.

Dressé ainsi, le tableau que je fais de Michiko to Hatchin est bien morne, ce qui ne correspond pas entièrement à ce qui se dégage de la série. Car il faut tout de même compter sur les coups d'éclat de Michiko qui viennent apporter du punch, la personnalité combattive d'Hatchin qui fait ses premiers pas peu assurés mais fort amusants, et une réalisation léchée. Pour ce dernier point ce sont les décors, inspirés de pays sud-américains, qui m'ont le plus retenu l'attention, souvent bien détaillés, des intérieurs miteux aux  villes crasses mais ensoleillées.

Avec son rythme tranquille et son ambiance atypique, Michiko to Hatchin est bien parti pour être une réussite complète. Au moment où j'écris cet article, neuf épisodes ont déjà été diffusés et mon intérêt n'est pas encore retombé, je conseille donc son visionnage (attentif)(et calme).